L’évangile vient de nous rappeler des paraboles sur le règne de Dieu et toutes ces paraboles nous rappellent que même le tout petit peut devenir un bel arbre ou les oiseaux pourront vivre et s’égayer.
Germaine, que nous honorons aujourd’hui n’est-elle pas ce tout petit bout de femme, chétive, rabougrie, tordue qui malgré sa vie de misère a su être grande aux yeux de Dieu. Elle n’a rien fait aux yeux d’extraordinaire, mais malgré toutes les difficultés, toutes les méchancetés qui s’abattaient sur elle ne visait qu’une chose, la confiance en Dieu, l’amour de Dieu.
Ce n’est peut-être qu’un symbole mais quand elle laissait son troupeau à la garde de sa quenouille, n’est-ce pas une extrême confiance en Dieu son créateur ? malgré toutes les maltraitances qu’elle avait reçu de sa marâtre qui l’envoyait loin de sa maison pour surtout ne pas la gêner. Mais cette confiance en Dieu n’était pas là par hasard ; elle savait aller se resourcer vers Jésus Eucharistie. Sans de grands discours théologiques elle avait compris que Dieu l’aimait et qu’il était prêt à se donner à elle si elle en prenait le temps. Cela elle le faisait sans doute en se blottissant dans un coin de l’église surement rien d’ostentatoire Germaine a su prendre le temps de l’adoration pour se laisser se transformer jour après jour par ce cœur qui a tant aimé les hommes.
Venus honorer sainte Germaine le jour de sa fête, saurons-nous à notre tour prendre le temps de l’adoration dans notre vie, prendre le temps de la confiance.
N’est-ce pas dans cette confiance, dans cet amour que nous verrons le règne de Dieu grandir en nous et autour de nous, tout simplement, sans aucune action extraordinaire.
N’est-ce pas en nous laissant transformer par cet amour que notre regard dur les autres deviendra chrétien.
Quand nous pensons à Germaine, nous pensons à ce miracle où de vieux croutons de pain se sont transformés en fleurs odorantes…Ces fleurs odorantes nous le verront tomber du ciel tout à la fin de la célébration… mais elles signifient combien Germaine savait se soucier des pauvres, des laissés pour compte.
Malgré ce « rien « qu’était Germaine, ce qui doit nous marquer, c’est qu’après une mort toute ordinaire en 1601 ou elle fut ensevelie dans l’église.
En 1644 le sacristain préparant les obsèques d’une riche héritière, trouva la dépouille de Germaine presque intacte ; sans doute un peu jeune il ne reconnaissait pas ce corps, aussi fit-il appeler les personnes âgées qui spontanément reconnurent cette femme dont personne n’avait attention , cette bigote, cette handicapée, cette pauvresse qui n’avait fait aucun bruit durant sa vie… ils se rappelaient seulement des cris de méchanceté de sa marâtre…Ils ne se rappelait pas, mais petit à petit l’image de germaine revenait à leur esprit.
Alors que sa vie n’avait rien révéler d’extraordinaire… en ce jour de 1644 Germaine devenait une femme extraordinaire.
N’est-ce pour cela que nous sommes dans cette basilique aujourd’hui ?
Nous ne venons pas pour voir des faits surnaturels, même si nous savons qu’en lui demandant d’intercéder pour nous, elle a permis que nous soyons exaucés… mais nous venons pour rendre grâce, car nous savons que comme pour Marie » le Seigneur a jeté les yeux sur son humble servante Germaine ».
Que devant sa châsse nous nous redisions ce que Sait Paul disait aux Corinthiens « Notre ambition c’est de plaire au Seigneur »
Le Pape François nous ferait surement répéter cette phrase.
Puissions-nous aussi devant Germaine croire que Jésus continue à nous annoncer sa Parole à travers la Parole de Dieu certes que nous écoutons souvent ; mais aussi à travers tous les événements que traverse le monde et l’église.
Aussi demandons à Sainte Germaine d’avoir :
- Un cœur assez libre pour accueillir ce qui nous est dit.
- Un cœur assez rempli d’amour pour éliminer de nos vies tous ces jugements péremptoires et catégoriques que nous sommes parfois tentés de porter.
- Un cœur qui nous permet de comprendre toutes ces responsabilités que nous avons à vivre dans la société, dans l’église, dans ma famille pour être des témoins de cet amour qui nous est donné.
Mgr Vincent Landel